Reconnecting Asia : Mapping continental ambitions

Competing Visions
A geoeconomic contest is underway to shape Asia’s future. Regional powers are putting forward ambitious plans for building roads, railways, pipelines, and other hard infrastructure across the region. Drawing on official sources, CSIS experts developed the maps below to illustrate some of these competing visions. Each map captures, in broad strokes, the major infrastructure priorities of a leading actor. Collectively, these maps preview a competition as wide-ranging as the region itself. As this story unfolds, the collection below will be expanded and updated.

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Announced in 2013, China’s “One Belt One Road” (OBOR) initiative drives across the Eurasian landmass in two grand sweeps: the ocean-based 21st Century Maritime Silk Road and the overland Silk Road Economic Belt. As Chinese President Xi Jinping’s signature foreign policy effort, OBOR is striking for its opacity as well as its ambition. On the surface, it imagines a future Eurasia where all routes lead to Beijing. As an open-ended framework, however, the initiative is less clear. It combines new and older projects, covers an uncertain geographic scope, and includes efforts to strengthen hard infrastructure, soft infrastructure, and even cultural ties.

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India’s vision is primarily focused on increasing connectivity within its own borders. Looking outside its borders, India sees the South Asian Association for Regional Cooperation (SAARC) as largely paralyzed. Instead, the Modi government is focused on assembling smalls groups of its neighbors or « coalitions of the willing, » in support of its regional economic objectives. Other efforts reflect India’s geopolitical interests. By developing Chabahar Port in Iran, for example, India intends to bypass Pakistan and access overland routes to Europe and Central Asia. Looking even further, Prime Minister Narendra Modi’s “Act East” policy aims to strengthen links between India and ASEAN nations, giving India’s landlocked northeast region better access to its southern ports and establishing new land corridors connecting India to Thailandthrough Myanmar.

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Prioritizing east-west connections, Japan’s vision stems from decades of investing in Southeast Asia, where existing infrastructure reflects the needs of Japanese supply chains, especially maintaining access to the sea. Japan is acting swiftly to defend this incumbent advantage, and has boosted funding to expand “high-quality and sustainable infrastructure” in the region through its Partnership for High Quality Infrastructure. Consistent with the Master Plan on ASEAN Connectivity, Japan is backing a number of new land and maritime corridors that would increase connectivity between the Bay of Bengal and the South China Sea. Japanese Prime Minister Shinzo Abe has also expanded Japan’s diplomatic footprint, becoming the first sitting Japanese leader to visit all five countries of Central Asia.

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Russia’s vision combines soft and hard infrastructure. The Eurasian Economic Union (EAEU) is Russia’s primary vehicle for regional economic integration, and officials have suggested it could be linked with OBOR. Reinforcing its economic and diplomatic pivot to the east, Russia is tapping into the Chinese energy market with a series of proposed natural gas pipelines. To its south, Russia aims to increase connectivity with Azerbaijan, Iran, and India through the North-South Transport Corridor (NSTC). To its north, Russia is planning additional projects to advance its energy and defense interests as the Arctic becomes more accessible.

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President Park Geun-hye’s Eurasian Initiative is expansive, incorporating railways from Seoul to the heart of Europe, shipping lanes through the Arctic, and enhanced fiber optic networks such as the Trans-Eurasia Information Network (TEIN) throughout Southeast Asia. Through increased diplomacy, South Korea is laying the groundwork for stronger relationships in the region and expanding its commercial relationship with Kazakhstan in particular. In light of current geopolitical obstacles, President Park’s initiative appears to contain both diplomatically ambitious and practical plans. Accounting for North Korea, this includes an imagined rail line through the demilitarized zone and an alternative undersea route for bypassing the North and connecting to Russia’s rail network.

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Historically, Turkey has been a strategic land bridge connecting Asia and Europe while bypassing Russia. Today, Turkey is enhancing this position with major domestic, sub-regional and trans-national infrastructure projects such as the Baku-Tbilisi-Kars Railway. Turkey also plans to build thousands of kilometers of new roads and railways under the Vision 2023 initiative, which will mark a century since its independence. Collectively, these efforts would expand Turkey’s transportation networks and strengthen their connections with Asia and Europe.

Source: CSIS

Dossier d’actualité de l’Ifri: Cop21 Paris 2015

cop21_002A la veille de l’ouverture de la COP21, le Sommet de Paris sur le climat, l’issue des négociations reste incertaine. La volonté politique de parvenir à un accord mondial n’a jamais été aussi forte, mais il faut encore trouver la voie du consensus sur de nombreux points comme la révision des objectifs nationaux de réduction des émissions ou encore le soutien financier aux pays en développement. Pour cet ultime rendez-vous, les 196 délégations devront dépasser les clivages historiques sur la répartition des efforts pour construire un modèle de coopération internationale novateur et durable.

Pour mieux comprendre ce qui se jouera au Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015, l’Ifri vous propose des éléments d’analyse sur les points clés de la négociation en cours ainsi que sur  la façon dont les questions de préservation du climat et de transition énergétique sont abordées dans différentes régions du monde.

 

Etudes / analyses :

Shaping Expectations to Foster the Low Carbon Transition: Can COP21 be a catalyst for action?, Carole Mathieu (Ifri), Rafaela Hillerbrand (KIT), Steve Pye (UCL), Insight_E Hot Energy Topic #11, October 2015
L’après COP21 – compte rendu de conférence, novembre 2015
India’s approach to climate negotiations: from the South to the North, Lydia Powell, Asie.Visions 79, septembre 2015
S’adapter au changement climatique, Marie-Claire Aoun, in RAMSES 2016, Ifri, septembre 2015                          

L’accord de Paris : des engagements contraignants ?, Carole Mathieu, in RAMSES 2016, Ifri, septembre 2015

Japan’s Energy and Climate Policy : Towards Dispelling the Uncertainties, Sylvie Cornot-Gandolphe, Carole Mathieu, Note de l’Ifri,  juin 2015
China’s Coming of Age on Climate Change. Just in time for Paris?, Aurélie Faure-Schuyer, John Seaman, Note de l’Ifri, juin 2015
Looking Ahead to COP21: What Korea has done and what Korea should do, Suh-Yong Chung, Actuelle de l’Ifri, juin 2015
Le secteur des énergies fossiles face au risque carbone, Carole Mathieu, Actuelle de l’Ifri, avril 2015

De 2020 à 2030, de Copenhague à Paris: l’age de raison de la politique climatique européenne?, Carole Mathieu,Actuelle de l’Ifri, décembre 2014

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La fin des jours heureux pour l’Opep ? par Marie-Claire AOUN

L’histoire ne finit pas de se répéter: 1986, 1998, 2009 et 2014, des années qui ont vu plonger les cours du brut provoquant des crises économiques et sociales dans les pays producteurs de pétrole.
A chaque fois, l’effondrement des cours a rappelé la nécessité de conduire des réformes de diversification économique et d’atténuer la dépendance à l’égard du secteur des hydrocarbures, dont les recettes sont certes abondantes mais volatiles. L’histoire pétrolière est ponctuée de crises récurrentes avec des variations marquées et soudaines des prix. La période entre 2011 et 2014, caractérisée par une stabilité exceptionnelle des cours, est désormais terminée.

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Offre excédentaire mondiale avec le développement des pétroles de schiste aux Etats-Unis, demande pétrolière atone dans les pays consommateurs, les raisons de l’effondrement des prix du pétrole – de plus de 50% ces derniers mois – sont multiples et bien connues. La décision des pays membres de l’Opep de novembre dernier de maintenir leur niveau de production et de ne pas enrayer la chute des prix a fait couler beaucoup d’encre, quant aux velléités réelles de l’Arabie saoudite. Elle aurait conclu un pacte secret avec les Etats-Unis, pour nuire à l’Iran et à son allié russe. Les lectures géopolitiques sont nombreuses… Dans ce paysage en bouleversement, une seule certitude: l’Arabie saoudite est déterminée à préserver sa part de marché au détriment du prix.

Cette chute brutale et imprévue des prix aura probablement des effets positifs sur l’économie mondiale dans sa globalité. Elle amène aussi les acteurs industriels à revisiter leurs stratégies, les compagnies pétrolières annoncent des profits en baisse et des investissements en berne. Les pays importateurs, tels que la Chine et l’Inde, seraient les grands gagnants de ce nouvel ordre pétrolier mondial. Mais les premiers à souffrir de ce krach pétrolier sont les pays de l’Opep eux-mêmes. Le manque à gagner s’élèverait à plus de 375 milliards de dollars en 2015. Tout comme la Russie, les pays de l’Opep subissent de plein fouet la baisse des revenus de leurs exportations pétrolières, qui représentent en moyenne 70% de leurs exportations totales. Des crises économiques sont annoncées au Venezuela, en Iran, au Nigeria ou en Algérie, sans évoquer la forte instabilité géopolitique dans de nombreux pays producteurs de pétrole.

Le syndrome hollandais

En cause, le syndrome hollandais, cette logique économique implacable, observée aux Pays-Bas dans les années 1970, avec l’exploitation des gisements de gaz naturel de Groningue, qui se traduit par une forte appréciation du taux de change liée à l’expansion rapide du secteur pétrolier au détriment de la compétitivité des autres secteurs de l’économie. Ce serait donc le paradoxe de l’abondance en ressources naturelles. Les premiers à souffrir du krach pétrolier sont les pays de l’Opep eux-mêmes. Le manque à gagner s’élèverait à plus de 375 milliards de dollars en 2015.

Jusqu’en juin 2014, avec des prix du pétrole autour de 110 dollars par baril, ce spectre de la malédiction des ressources était bien loin, avec une croissance économique dans les pays producteurs de pétrole, tirée par le secteur des hydrocarbures. Mais les pays de l’Opep sont particulièrement dépensiers, avec des besoins sociaux élevés, des subventions importantes aux produits énergétiques et des programmes d’investissements ambitieux. À l’exception du Koweït, du Qatar et des Emirats arabes unis, les pays de l’Opep ont besoin d’un baril supérieur à 100 dollars pour équilibrer leur budget; la plupart affichant des budgets déficitaires en 2015.

Est-ce à dire que les pays de l’Opep n’ont rien fait ces dix dernières années pour se protéger contre les crises pétrolières et l’effondrement des cours? Probablement pas. De nombreux fonds souverains ont été établis, surtout dans les pays du Golfe, permettant à ces pays de puiser dans ces réserves durant les périodes d’effondrement des cours sans avoir à ajuster ou à reporter leurs dépenses d’infrastructures. Sous la houlette de quelques compagnies pétrolières internationales, les politiques de contenu local sont maintenant ancrées dans le paysage. Elles contribuent de plus en plus au développement du tissu industriel dans les pays producteurs en nouant des liens entre les activités pétrolières et gazières et les communautés locales.

Mais le besoin de réelles réformes économiques pour créer un secteur productif durable et compétitif reste cruel dans de nombreux pays. La réduction des subventions énergétiques massives constitue une première piste. Et si cette baisse des prix du pétrole pouvait enfin représenter une opportunité de réformes pour les pays producteurs de pétrole ?

Article paru dans L’Echo, Bruxelles, 4 mars 2015